Pas de questions dans la salle?

Pas de questions dans la salle, c’est la formule répétée à plusieurs reprises ce lundi 30 mai, salle de la Verchère à Charnay les Macon, par les organisateurs de cette journée partagée entre l’ARS (Agence Régionale de Santé) et les promoteurs du programme MOBIQUAL.

S’adressant à un parterre de directeurs, cadres et médecins qui exercent auprès des personnes âgées ou handicapées, l’objectif était de poursuivre la démarche engagée une première fois par l’ARS à Dijon en présence des représentants de l’Anesm (Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des Etablissements et Services médico-sociaux).

On a donc compris et nous partageons tous l’importance d’améliorer la qualité de manière à répondre toujours mieux aux besoins et attentes des personnes âgées en perte d’autonomie ou malades. En ce sens, les outils proposés l’après-midi par le coordinateur de MOBIQUAL et brillamment mis en perspective grâce à l’expérience d’une cadre de santé de Paray le Monial ont apporté un renfort intéressant aux équipes en recherche de supports pour améliorer la vie autour des 5 thématiques retenues : Bientraitrance, Douleur, Nutrition, Soins Palliatifs et Dépression.

Néanmoins, les interventions du matin ont contribuer à maintenir l’ambiance plombée qui persiste dans le secteur depuis quelques mois, voire quelques années.

En effet, qui peut prétendre raisonnablement et sans langue de bois que les établissements et services peuvent continuer à appliquer les évolutions par ailleurs indispensables en matière d’accompagnement et de qualité en bloquant d’autre part les budgets, les conventions tripartites et par conséquent les mesures nouvelles en terme d’effectifs.

Qui entendra enfin que lorsque l’on prône avec raison une approche non médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer, cela se traduit concrètement par une présence renforcée auprès des personnes. Qui entendra que lorsqu’on veut favoriser de bonnes conditions de nutrition, on peut pas poser le résident devant son assiette mais qu’il faut l’aider, l’encourager, le soutenir, prendre du temps. Qui entendra que lorsque l’on veut favoriser le sommeil et un repos serein sans usage de somnifères et neuroleptiques, il faut passer beaucoup beaucoup de temps à écouter, apaiser. Qui entendra que lorsque la mort s’annonce proche et que les soins palliatifs sont l’accompagnement le plus approprié, il faut du temps de proximité pour soutenir et calmer….

Alors Pas de questions, pourquoi ?

Parce qu’elles ont déjà été posées maintes et maintes fois et parce que s’il y a actuellement une convergence indiscutable, c’est sur le fait qu’il n’y a pas de réponse en terme de moyens, que le décret de tarification est en panne, que l’expérimentation des médicaments n’a pas abouti, que les contrats avec les médecins libéraux n’ont pas été réalisés en concertation et donc sont en panne, parce qu’on continue encore et toujours à parler de « dépendance » et de « prise en charge » au lieu de parler d’autonomie et d’accompagnement, et qu’on a vraiment parfois l’impression que l’on ne veut pas comprendre.

Ce qui aggrave la situation, c’est qu’aujourd’hui on ne peut plus dire qu’on ne sait pas. Si autrefois nos anciens ont vécu des situations qui nous apparaissent aujourd’hui évidente de maltraitance, elles n’étaient pas encore pointées du doigt par la société. Aujourd’hui, les soignants ne peuvent plus ignorer les droits et le respect dû aux résidents, ils reçoivent des formations, ils connaissent de plus en plus d’outils pour travailler mais ils ne sont pas assez nombreux pour les mettre en pratique!

Alors, Où se situe la maltraitance?

Des réponses dans la salle …?

http://www.mobiqual.fr/Accueil.html

http://www.ars.bourgogne.sante.fr/Internet.bourgogne.0.html

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